Schlackwurst

"mardi 18 avril 2006, 17h00

La police iranienne sévit contre les tenues indécentes

TEHERAN (Reuters) - La police iranienne va partir en guerre contre la "corruption de la société" incarnée par les femmes prenant des libertés avec le code vestimentaire islamique en vigueur depuis 1979, a annoncé mardi l'agence de presse officieuse Fars.

"Conformément à la législation en vigueur, les forces de police interviendront contre toutes celles qui seront vêtues de manière indécente et déplacée dans un lieu public", a expliqué le directeur de la police de Téhéran, Porteza Talae. "Nos agents interpelleront notamment les femmes arborant des hauts moulants et des pantalons corsaires".

Depuis le retour au pouvoir en 2005 des conservateurs avec la victoire du président Mahmoud Ahmadinejad, l'heure est à une application stricte du code vestimentaire au nom des "principes islamiques".

Ces règles demandent que le corps des femmes soit recouvert des pieds à la tête par un long voile sombre appelé "tchador" lorsqu'elles sortent de chez elles. La chevelure doit être soigneusement dissimulée et les vêtements doivent être amples pour ne pas épouser les formes féminines.

Les contrevenantes sont passibles de coups de fouet, d'amendes, voire d'une peine de prison.

Bon nombre de jeunes Iraniennes, notamment dans les quartiers huppés des grands centres urbains, ignorent délibérément le port du "tchador" noir et arborent des pantalons corsaires, des manteaux moulants mi-longs ainsi que des foulards très colorés portés en arrière et découvrant une partie de leur chevelure.

On a même vu récemment des femmes au foulard baissé en train de garer leur voiture dans la rue, skier ou voyager sur le littoral de la mer Caspienne.

En revanche, le code vestimentaire islamique est plus rarement violé dans les campagnes ou les quartiers pauvres des villes.

La nouvelle campagne policière de répression accrue est annoncée pour le 21 avril, soit avant les beaux jours durant lesquels les Iraniennes ont tendance à porter des vêtements moins couvrants en prévision des chaleurs estivales.

Mardi, une centaine de miliciens ont manifesté devant le Majlis (parlement) pour exiger une répression accrue contre "la prostitution" - en clair, contre les femmes arborant des foulards trop bigarrés et aux vêtements trop moulants.

Les observateurs estiment qu'avec cette campagne, les autorités courent le risque de s'aliéner la population au moment où le régime des mollahs est engagé dans une partie de bras de fer contre la communauté internationale à propos de ses ambitions nucléaires."

(Copyright Reuters & Yahoo!)

Une fois que j'eus fini de lire cet article, je relevai la tête, et regardait mon calendrier. Oui, nous étions bien en 2006.

Murphy était un sacré optimiste.

Bonsoir à toutes et à tous.

Ce matin, à 10.30, notre Premier Ministre national,  Mr. Galouzeau de Villepin a annoncé le remplacement du CPE, dans le contentement le plus total d'un des syndicats étudiants qui alors a, lui, à son tour, annoncé le déblocage immédiat des universités, pour que les cours reprennent et que les concours soient passés (et réussis !).

Malheureusement, le combat est loin d'être gagné, et c'est le ressenti du second syndicat étudiant (présidé par Bruno Juliard) qui attend la suite de "l'histoire". En effet, le CPE n'est en aucun cas abrogé, ce qui signifierait la supression pure et simple de ce texte de loi regnant le code du travail. Il est remplacé. Et celà signifie qu'un autre texte de loi va le remplacer.

Notre Premier Ministre a annoncé dans la seconde partie de son discours que le CPE serait remplacé par un autre texte de loi qui s'appliquerait aux jeunes sans diplômes universitaires (qui s'applique donc aux personnes en apprentissage, et ceux qui se sont arrêtés au bac), et dont les retombées précaires seraient les mêmes que celles du feu CPE.

Nous nous rendant alors compte qu'en aucun cas le texte annihilant toutes les libertés acquises par nos aïeux n'est annulé, mais il est seulement affiné pour que la masse manifestante (les étudiants universitaires) se sentent tranquillisés et stoppent la lutte ! Mais ce n'est pas parce que ils ne seront plus touchés que la précarisation programmée sera annulée !

Il ne faut pas non plus oublier que ce texte autorise l'apprentissage dès 14 ans, (reniant alors l'école obligatoire jusqu'à 16 ans, juste au passage), et fera donc tomber tous ces futurs apprentis sous le coup de ce "CPE à la baisse". De même, ce texte autorise le travail de nuit dès 15 ans. Outre le fait que ce ne soit pas approprié et que les droits mêmes des enfants soient abrogés dans le pays des droits de l'Homme, l'incompréhension va même plus loin, relevant l'absurdité tue d'une situation actuelle : si les adolescents peuvent entrer en apprentissage à 14 ans, il est parfaitement impossible qu'ils travaillent dès 15 ans, se trouvant toujours en apprentissage. Donc, logiquement, cette loi est inutile. Mais si elle est votée, c'est bien pour une raison précise. Donc, des enfants, en France, à l'heure actuelle, travaillent à 15 ans. Mais puisque l'école est obligatoire jusqu'à 16, il apparaît y avoir comme une incohérence massive, voire dangereuse.

Mais le CPE, et les manifestations à son encontre, de par leur ampleur, ainsi que les commentaires des manifestants, démontrent que ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, dénonçant les absurdités et les incohérences de l'administration et du pays dans leur ensemble (que je ne vais pas citer ici, pour plusieurs raisons : ce n'est en aucun cas parce que je manque d'exemples, bien au contraire, mais car ils seraient trop nombreux, et car tout le monde, voie de quoi, ou de quelques, chacun ayant au moins un exemple dans son vécu, je veux parler), où la vie devient de plus en plus absurde : manque à courte échéance de médecins et d'infirmières, privatisation des services publiques, réformes absentes (il ne faut pas oublier que le programme de de Chirac pour les présidentielles de 2002, bien avant le 21 avril, était de supprimer cette fracture sociale qui a l'heure actuelle vient de sinistrer le pays pendant 12 semaines), le fait que les hommes politique font du remplissage (tous partis confondus) entre les élections, préférant préserver leur place à la bonne marche d'un pays.

Enfin, tout celà pour dire que ce n'est pas parce que Messieurs De Villepin et De Robien jouent la montre face aux étudiants en leur montrant les examens qu'il faut pour autant stopper la lutte, lutte, qui, si ce n'est pour améliorer le pays, l'empêchera de tomber dans les limbes de la régression des droits de ses citoyens.

Cordialement à vous,

Zeta B.